En ce samedi 13 mai 2018, nombre de paroissiens se pressaient  afin d’assister à la messe d’inauguration du Jubile de l’Eglise Saint-Eloi.

Après ce moment de recueillement, tous purent admirer les 50 œuvres créées par le Père Kim pour cet événement. Les œuvres pourront être admirées jusqu’au 30 novembre 2018.

Jean Claude Pichaud, ami de longue date du Père Kim, a écrit pour l’occasion ces quelques mots :

Kim  En  Joong  ou  l’Eternelle  Elévation

“Ces  cinquante ouvertures sur  les beautés de la Création symbolisent aussi la lumineuse ascension du prêtre-artiste qui, depuis son baptême en Corée, un an avant la consécration de la sobre et lumineuse église  de  Saint-Eloi en 1968, mit peu à peu ses pas dans ceux du Christ et entreprit, guidé par la force d’une lumière intérieure, de gravir, pas à pas, le difficile sentier de la création artistique…

Déjà, en 2012, à Paris,  ce chemin de Lumière avait envahi les murs de St Eloi après avoir traversé ceux de l’église du couvent de l’Annonciation et de Notre-Dame-des-Champs :  de  la « Communion des Saints », « aux Douze Apôtres », en passant par les « Béatitudes », l’œil retenait dans les œuvres présentées, « un élan, une radieuse clarté, des jeux infinis de couleurs, de subtils dégradés comme ceux de son maître, Monet », comme je  pouvais l’écrire dans le catalogue de ces trois expositions.

Comment ne pas évoquer à cet instant le souvenir du Père Albert Patfoort, centenaire, immense théologien qui, ici, à Saint-Eloi, aux côtés du Père Kim,  exprimait sa joie en découvrant les dernières créations de l’artiste qui aujourd’hui encore transfigurent l’espace : dans une lettre postérieure à la « naissance au ciel » du vieil ami, document extrait de l’ouvrage « De la terre au ciel », le père Kim évoque cet instant privilégié: en s’adressant à la mémoire du saint homme, il déclare :

« S’il fallait une preuve supplémentaire de votre lucidité, comment ne pas songer à la paroisse Saint-Eloi à Paris en 2012 dans le cadre de la préparation de la future exposition « Un chemin de lumière » ; j’étais très inquiet de l’aspect des longues toiles peintes qui avaient été enroulées faute d’espace dans mon atelier ; quand j’eus accroché les premières, vous vous êtes exclamé en levant les bras : « Elévation ! »…ce seul mot me rassura. »…

Six années ont passé et dans ces particulières missives sans réponse, le prêtre-artiste, fidèle à ses traditions asiatiques,  a  continué à converser avec l’Ancien : expositions d’innombrables toiles, centaines de vitraux en France et en Europe, il relate au Père Albert tous ces événements et lui fait part des ses joies, de ses déceptions, de ses projets si nombreux ; ainsi, avec les fidèles papillons de Saint-Paul de Vence, d’Ambert, le père Kim continue son silencieux et lumineux cheminement…

Depuis ces dernières années, un poète accompagne l’artiste : François Cheng, venu lui aussi d’Asie, académicien français, partage son génie poétique avec les éclairs du peintre : de la « Vraie lumière née de vraie nuit » jusqu’au récent « En neuve partance », nombreuses sont les subtiles accordailles entre la plume et le pinceau, entre le graphisme de l’écriture de François Cheng et les correspondances lithographiques de Kim En Joong : pour magnifier cette  rencontre entre Saint-Eloi et l’art du peintre, comment ne pas citer en terminant ces quelques paroles du poète …

” La lumière n’est belle qu’incarnée, à travers
Un vitrail ou le verre d’une bouteille de vin…
Consentons donc au sort d’être un œil fini
Qui se fait reflet de l’Eclat. “

Voir Le détail des événements (Mai à Novembre 2018).