Propos sur les vitraux de la basilique Saint-Julien de Brioude

Depuis quelques décennies, Kim en Joong ne se contente pas seulement d’être peintre. Il est devenu aussi, naturellement, avec les ans, un des créateurs qui a su

réveiller et renouveler l’art ancestral du vitrail. Frère dominicain, ancré dans sa foi, il impose un nouveau regard sur cet art qui a vécu jusqu’à la moitié du 20ème siècle dans une représentation figurative qui confortait les phases de l’Ancien et du Nouveau Testament.

A la basilique Saint-Julien de Brioude, Kim en Joong a trouvé dans cet édifice roman le point d’appui d’exception à son langage abstrait. Vivifié par sa croyance, il a développé un message de paix dont aucun être humain ne doit pouvoir se passer. Dans ces vitraux qui côtoient le ciel, le geste rapide, efficace, impérieux, mêlé à des couleurs vives, raconte aussi l’histoire d’un homme, issu d’un autre continent, d’une autre civilisation, qui clame son appartenance à un univers où tout doit être mis en œuvre afin de maintenir, haut et fort, ce message. L’altruisme doit toujours guider l’homme de notre temps.

Ainsi revit un enseignement précieux, unique, dans une lumière réinventée. Kim En Joong nous offre un dialogue enrichissant où la création sert de relais constant et généreux à un récit intemporel. Dès lors, il met en place ce que Georges Braque nommait de manière prémonitoire : « L’art et son bruit de source ».

Jean-Louis Prat