Hommage au P. Albert Patfoort, théologien dominicain

Propos recueillis par Séverine Jahan de Zenit 

ROME, mercredi 21 mars 2012  – En hommage au Père Albert Patfoort, théologien dominicain âgé de 100 ans, le Père Kim En Joong, expose à la galerie Yoshii à Paris dans le 8ème arrondissement. Cette exposition inaugurée le 25 février dernier par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, se termine le 23 mars prochain. Les oeuvres non-figuratives du Père Kim, expriment le mystère d’une vie en Dieu, présent bien au-delà de ses expositions. Le Père Patfoort lui-même témoigne, à propos de l’art de son confrère : «Je n’ai aucune connaissance en critique artistique, mais quand je suis devant une toile du Père Kim, elle m’aspire, elle m’inspire et j’ai l’impression d’être en contact avec une attitude intérieure, une attitude religieuse indéfinissable à laquelle je communie spontanément. C’est tout ce que je peux dire…»

Que représente pour vous les 100 années du Père Albert Patfoort ?
Père Kim – Les liens qui nous unissent sont sans aucun doute ceux de l’idéal Dominicain. Une vie de contemplation en Dieu qui n’a ni commencement ni fin. Le Père Patfoort est un homme intuitif, toujours souriant, humble, au coeur pur. Il a notamment permis d’approfondir la pensée authentique de Saint Thomas d’Aquin en réfléchissant sur le sens de l’Être et de l’Unité du Christ. C’est un homme qui a contemplé la Beauté trinitaire. De nombreux évêques actuels ont été ses élèves. A mes yeux, il incarne une béatitude : « Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu ». Celle-ci proclame le bonheur d’être en relation avec Dieu, l’ouverture sur l’infini, la vertu de pureté… J’éprouve un grand respect pour mon confrère âgé. De tout temps et plus encore à l’heure actuelle, Il me semble nécessaire de s’appuyer sur le témoignage des anciens.

© Joël Damase, Photographe

Aucune Parole, aucun texte, n’accompagne vos oeuvres ; elles sont simplement offertes à notre regard. Comment comprendre votre intention dans cette présentation ?
Ma peinture est un don gratuit qui ne m’appartient pas. Elle prend sa source dans le mystère du Dieu vivant et de la création. Le don de Dieu transcende la Parole et le texte. A travers la prophétie d’Isaïe, «Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas», Dieu nous invite à revenir à la source. Ceux qui ouvriront leurs yeux et leur âme devineront. Je ne peins pas pour être un artiste de renommée internationale mais je peins le Dieu de l’Univers. C’est une expérience que chacun contemplera à son tour librement. Mon intention est de rendre présent de façon authentique ce que j’ai reçu de Dieu.

Votre peinture déborde de couleurs. Le noir et le blanc, très contrastés, sont en même temps omniprésents. Lorsque vous peignez, quels sentiments vous habitent ?
D’un jet violent, purificateur, j’aimerais blanchir notre monde abîmé par le péché. Je réunis un orchestre de couleurs et de formes en tâtonnant comme on va à tâtons vers le paradis… Si je suis joyeux, le bonheur et la foi haussent les couleurs mais souvent, c’est la colère créatrice qui guide mon geste pour combattre le mal dans notre monde, le Démon, ennemi de Dieu. Ce monde non pollué par le mal, je le contemple dans le mystère de Dieu et je l’exprime par la peinture.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Continuer à rendre grâce pour la confiance et l’Amour de Dieu dans notre monde et le transmettre au regard de tous. Mes prochaines expositions auront lieu le 15 mai prochain dans la basilique d’Huy en Belgique ; le jeudi de l’Ascension, lors de la messe solennelle du Cardinal Danneels diffusée en Eurovision ; en Juin lors du festival de Bourges accompagné par la musique de Messian et le 22 Juin avec un vernissage en Suisse au musée de Sion. Par ailleurs, un projet est en cours avec le musée des Jacobins à Toulouse. Et enfin, mon voeu le plus cher est d’exposer dans une salle du musée du Vatican à Rome car seuls, l’Art et la Beauté, guériront notre monde du mal et de la souffrance.